Le climat sur les Causses est relativement sec, avec des étés assez chauds. De plus, la nature du sol ne lui permet pas de retenir l'humidité très longtemps. Ces conditions font de la gestion de l'eau un problème crucial, car le potager et le verger, pour les mêmes raisons, exigent beaucoup d'arrosage. Lors du démarrage du projet, aucun habitant de la région ne croyait à sa survie, pour la seule raison qu'aucune source ni torrent ne pouvait assurer l'approvisionnement en eau du domaine. La propriété n'étant pas non plus raccordée à la distribution d'eau, la seule solution résidait dans la récolte des eaux de pluie.

A l'origine, deux sources devaient alimenter le hameau, toutes deux en contrebas. La première, située à l'Est, dans le bois entre la ruine et la rivière Muze, coule maintenant au goutte à goutte, et ce, malgré plusieurs dizaines d'heures d'efforts et de fouille. La seconde, plein sud, à une centaine de mètres, est à la disposition des différents propriétaires des parcelles sur la colline d'Albinhac, mais a un débit tout aussi modeste.

En ce qui nous concerne, nous déclinons pour le moment la proposition de raccordement à l'eau de distribution, d'abord par volonté d'autonomie, ensuite parce que la philosophie des sociétés privées est en contradiction avec la nôtre.

circuit de récupération des eaux

Ainsi, l'eau des toits est récupérée:

  • dans une citerne de 1500 litres maçonnée à la fin du XIXème siècle quand il a fallu traiter les vignes contre le phylloxéra . Une pompe à main permet de prélever l'eau.
  • dans une citerne de 35 m3 construite en blocs à bancher(parpaings) et ferraillée horizontalement et verticalement, fermée au-dessus par une dalle faisant terrasse. Une pompe fonctionnant à l'énergie solaire(photovoltaïque) prélève l'eau froide de cette citerne et l'envoie, selon les besoins et grâce à un surpresseur, soit directement à l'évier, soit dans le cumulus de 300 litres chauffé par le fluide caloporteur circulant dans les panneaux solaires thermiques fixés sur le toit.

L'analyse bactériologique de l'eau de la citerne a révélé quelques streptocoques dus vraisemblablement aux fientes d'oiseaux.

L'analyse chimique, quant à elle, déclare l'eau potable, et ce malgré le matériau choisi pour la couverture: toisite ou vertuile.

Les eaux usées, grises seulement, sont assainies par un triple passage en filtration:citerne de décantation et premier bac de filtration des eaux grises

  1. Au départ de l'évier, elles arrivent dans une fosse septique anaérobie (500L Eq/habitant)
  2. Elles passent ensuite par débordement dans une citerne aérobie (1000L Eq/habitant) maçonnée en blocs à bancher et ferraillée. Nous avons surdimensionné cette citerne pour disposer d'une réserve d'arrosage.
  3. Les eaux débordent dans une citerne de même type mais remplie de pierres de granulométries différentes: pierres au fond, gros cailloux, et petits cailloux en surface. Une végétation spontanée vient y dégrader dans un premier temps une partie des polluants.Le trop-plein de cette citerne de filtration rejoint le trop-plein de la citerne des eaux pluviales et, toutes ensemble, sont conduites dans un bassin découvert d'environ 80 m3 via un bac de décantation. Ce bassin collecte les eaux pluviales de l'écurie, de ruissellement de la terrasse, du chemin(par le truchement d'un regard creusé dans le sol), et enfin d'un ravin (captage) qui coule abondamment quelques jours par an. Le bassin, étanche grâce à une bâche caoutchoutée, doit être bétonné à l'avenir et peuplé de macrophytes qui neutraliseront les nitrates et phosphates résiduels.

Pour en savoir plus sur la potabilisation de l'eau :
http://www.audreco.com/osmose/

Le circuit des eaux est ici décrit en video: